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Back to North !

Pire qu'à Cuba où le voyage prend fin en haut du vétuste escalier mobile d'accès à l'avion, notre voyage au Panama s'arrête dès l'arrivée à l'aérogare, international à souhait. Pour nous le nord commence ici, par huit ou neuf degrés de latitude. Nous faisons une escale à Miami avant de nous glisser dans un vol pour San Francisco. Et après une nuit un peu chahutée et peu reposante, nous arrivons enfin aux pieds du Golden Gate Bridge. Au débarqué de l'avion, nous tombons sur un distributeur automatique de produits électroniques. Il y à là tout ce dont nous avons rêvé pendant deux ans, condensé dans une machine de deux mètres sur deux à paiement par carte bleue ! Des IPad dont nous avions acquis un exemplaire après six heures de bus au Mexique... Des téléphones prépayés, cinq heures de bus (aller) au Panama... Un appareil photo Canon attendu à bord pendant deux mois.... Un lecteur de carte SD pour IPad... Des cartes SD... Des clés USB... Les séquoias et les cerisiers remplacent les cocotiers et les manguiers en fleur. Le ciel azur ou brumeux comme le sol verdoyant est zébré de larges cordons de béton. Nous volons de passerelles en skytrains, d'échangeurs en bretelles d'accès, sans jamais réellement poser pieds à terre.
La jungle de Miguel, les pistes rouges et terreuses, la faune à portée de main, de vue ou d'ouïe, n'est plus. Nous sommes au pays de la bagnole. La ville ressemble à s'y méprendre à un circuit de voitures HotWheels, avec ses arabesques tortueuses, ses enchevêtrement d'ouvrages d'arts, ses empilements de voies rapides, ses pick up tuning, ses vielles Buicks, ses Ferraris et ses shérifs... A 55 MPH sur la déserte voie rapide réservée au covoiturage, nous doublons d'énormes embouteillages. Ils sont loin les camion-bennes cubains, les minivans guatémaltèques bondés, les schoolbus panaméens chargés jusqu'à outrance, jusqu'à la limite non pas du confort mais des capacités mécaniques des véhicules. On dirait au contraire qu'ici, la voiture est exclusivement individuelle. Nous ne saurons jamais si la maman qui sied dans la Mercedes à nos côté, allaite ses petits, va à Panama ou à Paris... Mange du poulet avec des frites et du soda avant de tout jeter par la fenêtre, comme c'est la norme plus au sud... Nous ne verrons qu'une ombre derrière une vitre teintée, impersonnelle et fuyante, inaccessible. Hasard ou généralité, nous ne distinguerons pas non plus son sourire ! ...Nous y sommes... Au Nord... Mais pas question de dormir ou de mollir car nous n'avons prévu que trois jours pour trouver, acheter et embarquer dans un camping car en direction des grands parcs de l'ouest. C'est parti pour 90 jours de visite des USA !