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Piñar Del Rio

Après la ferme aux orchidées, nous filons à la fabrique de cigares. Du roulage à la mise en boite, en passant par le contrôle qualité, nous suivons avec passion le processus de fabrication, restons pantois devant le temps nécessaire à leur élaboration. L'ouvrier très spécialisé en charge de la mise en boite nous intrigue tout spécialement. Il fait plusieurs lots de 25 puros, répartit savamment les cigares d'un lot à l'autre, recommence à l'envie, jusqu'à obtenir une répartition qui lui convient. Puis il s'attache à un lot, le divise en deux groupes de 12 et 13 entités patiemment choisies. Enfin il tri sont lot de 12, tel un joueur de domino, il classe et reclasse, tri et re-tri... s'arrête et procède à quelques échanges avec le lot de 13 qui attend sagement posé sur la table. Finalement satisfait de lui et de son assortiment de cigares tous identiques, pour nous, et tous différents, pour lui, il les glisse dans la boite, avec un geste magistralement précis. 10 d'abord, qu'il retourne 1 à 1 pour que chaque bague fasse front à son fumeur, puis les deux derniers, finissant ainsi le premier étage de l'écrin de cèdre. Le jeu recommence pour l'étage suivant, sans interruption, jusqu'à la fin des lots de 25, jusqu'à la fin des boites... Mais soudain tout s'arrête, l'automate se bloque, se fige face à un puros si différent, que rien ne distingue pourtant de ses confrères. Il dépile les 20 dernières boites à peine confectionnées, cherche frénétiquement une erreur, une faute, un assemblage discordant. A la 21ème boite il le trouve enfin, interverti les Romeo y Julietta en tout points semblables. Le joueur de domino se mue à nos yeux en joueur d'échec, avec plusieurs coups d'avance et une mémoire troublante de toutes ses compositions.