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Archive pour novembre 2012

Carthagène des Indes.

Après nos 5 jours de nav', nous passons une semaine au mouillage devant le Club Nautico de Cartagena de Indias, entre les gratte-ciels du bord de mer et le terminal container. On est pas à New York, mais quand la ville s'éclaire en début de soirée, la baie s'illumine des mille feux de la civilisation. Nous sommes au nord de l'immense lagune que nous avons pénétré par la « petite porte » alias Boca Grande, barrée par une digue sous marine de plus d'un mille de long, héritage d'un passé guerrier très actif. Une courte balade en ville nous donne d'emblée le ton de la semaine : VISITES , voilà de quoi ravir les curieux et faire grincher les grincheux. Visite de la vieille ville d'abord, classée par l'UNESCO évidemment, coloniale bien sûr, et magnifique on s'en doutait. Visite du Musée Naval fort bien fait, incroyablement synthétique et plein des réponses aux questions qui tiraillaient le bord depuis des mois. Combien de temps pour batir le plus gros château espagnol du nouveau monde ? 1 an. Mais qui donc travaillait à son édification ? Les esclaves et les prisonniers bien sûr. Que faisaient les corsaires lorsqu'ils prenaient la ville ? Ils la rançonnaient puis s'en allaient. Et ces indiens alors, étaient-ils vraiment cannibales ? Bah oui, finalement, mais à des fins guerrières et mystiques uniquement... Visite du Castillo San Felipe ensuite, massif, torturé, divisé, traversé de tunnels à moitiés inondés, bardé de 4 lignes de canons impressionnantes et surtout d'une histoire incroyable de victoires et de défaites. Visite du Cerro la Popa enfin, un point de vue imprenable sur le champ de bataille, l'impénétrable et infestée de moustiques porteurs de fièvres mangrove, aujourd'hui transformée en bidonville, les îles, la ville, ses forts et ses fortifications. Hazard du calendrier, notre séjour correspond à la fête de l'Indépendance. Elle donne lieu ici à une semaine de Carnaval. Sortez les bombes de mousse à raser, les pots de peinture et les sacs de farine, les costumes, les miss, les chars et les tambours. C'est parti pour une semaine de défilé, de musique et de danse !
On hésite un peu, mais pas longtemps, à prolonger notre séjour au delà de la semaine accordée par les autorités. Finalement nous faisons route sur les San Blas, juste après un « petit » ravitaillement à un million et demi de pesos !

Route Carthagène : Terre en vue !

Alors ? C'était comment ces 700 milles d'affilée ? Keliane est d'accord pour recommencer. Qu'est-ce qu'on dort bien en mer ! Kicco : "Je suis surpris de la facilité avec laquelle nous avons avalé les milles sans forcer, sans trop s'ennuyer ni même trop tomber malade. Les conditions météorologiques étaient exceptionnelles évidemment, mais tout de même, je suis obligé de constater que notre petit équipage a acquis un certain savoir faire que la longue pause guatémaltèque n'a en rien émoussé." Eliott : "Je tire un bilan assez mitigé de cette grande tournée des tombants du Honduras et de la baie de Colombie. Avec seulement 3 coryphenes de tailles moyennes, 2 thons de 5kg et une bonite, ce trajet n'est pas à la hauteur de mes espérances. Reste que je ne connaîtrai jamais ni le type, ni la taille, du poisson qui m'a avalé sans sourciller mon leurre favori et les 200m de ligne de 104kg de résistance qui avaient jusqu'ici résisté à mes plus grosses prises. Était-ce un thon de 300kg ou bien le magnifique voilier dont j'ai toujours rêvé ? Aucun indice pour m'aider, mais vu comment ça c'est passé, je suis sûr que c'était "une belle bête" !" Silvia : "Je m'étais préparée au pire mais les conditions clémentes, ou au moins portantes, ont adouci ma tâche. Je suis contente de l'avoir fait, même si je n'en ferais pour rien au monde mon métier." Boris : "Je suis heureux de cette virée, 5 jours et 6 nuits de pur bonheur, traversés ou portés par une belle brise parfois renforcée de quelques dizaines de nœuds. Mais le plus agréable, c'est que toute la famille semble y avoir trouvé du plaisir, au moins un petit peu. Au niveau technique, cette belle opportunité météo nous a permis de nous recentrer dans la mer des Caraïbes sans trop nous fatiguer et de passer par Carthagene, ce qui nous semblait initialement inconcevable. De plus nous venons de naviguer 6 jours sans une seule avarie, on frise le record. C'est donc que le bateau est fin prêt pour la revente ! Avis aux a(r)mateurs !-)