Projet
Idée cadeau pour Noel : « Notre Nouveau Monde », de Kicco & Boris Rohou
Après le récit de notre première année de voyage.
Commandez "Notre Nouveau Monde", notre second livre écrit à quatre mains sur 285 pages toutes en couleurs & photos.
Un livre original à offrir ou a s'offrir !
Bonne lecture,
Joyeux Noël à vous et tous vos proches
Kéliane, Silvia, Kicco, Boris & Eliott.
Back !
Nous voici donc de retour en Europe avec les valises pleines de souvenirs. L'heure de la rentrée a sonné pour nous un peu avant la date officielle de l'Education Nationale. Juste le temps de visiter nos familles et nous pourrons embrasser à nouveau la vie de bureau que nous avions eu tant de mal à quitter.
Mais que s'est-il passé en deux ans ?
Outre l'émerveillement de la découverte permanente ? La vie en famille resserrée ? Le goût du voyage ? Les gens ? Les langues ?
Outre l'isolement ? Le CNED ? L'entretien permanent du matériel ?
Parfois nous nous questionnions sur le sens d'un tel voyage avant de nous retourner pour constater l'immensité du chemin parcouru depuis le départ. A chaque fois cet exercice nous a permis de repartir de l'avant confiants, ragaillardis par la pensée que les difficultés du présent s'estompent avec le temps et que seuls demeurent les joies du voyage toujours renouvelées.
C'est donc l'heure pour nous de poser le stylo en même temps que l'on raccroche nos sandales, l'heure de finaliser ce projet qui n'a pas été si simple à mener. Plus tard viendra le temps du bilan, mais pour l'instant nous sommes sûr d'une seule chose : C'était possible !
C'est possible !
Alaska… Ou pas ?
Notre court passage au Canada nous a offert l'inattendue possibilité de prolonger notre séjour américain...
Mais résumons les faits :
Le douanier de Miami qui a tamponné nos passeports lorsque nous sommes entrés aux USA il y a deux mois s'est planté de date... Loin de nous l'idée de vérifier la qualité de son travail, sûr que nous étions d'avoir obtenu nos 90 jours de permis de séjour et incapables d'imaginer qu'il nous en ait mangé trente.
Si bien qu'en me rendant à pieds ce matin au poste frontière de Port Chief Mountains, je me jète un peu dans la gueule du loup. Je découvre effaré, en même temps que l'officier, que nous sommes hors la loi depuis trois jours.
Sans ESTA ni visas, la situation prend vite un tour tragi-comique... Nos copains du Lady Helen avaient fait un passage par la case prison avec leur deux petites filles pour moins que cela !
L'agent contact son supérieur, m'invite à m'assoir... Je n'avais pas l'intention de m'enfuir mais, sait-on jamais, il m'enjoint d'attendre une clarification...
Les nouvelles arrivent vite. Miami s'est planté. Nous sommes bien en règle, même si nos passeports disent le contraire.
La pluie bat son plein. La journée s'annonce longue dans ce poste avancé de l'Etat qui ne voit guère passer que des ours égarés et des troupeaux de bisons. Alors les agents du gouvernements qui auraient pu nous laisser sortir du pays sans rien nous dire et compromettre ainsi notre retour, vont s'arranger pour nous mettre en règle...
A leur demande, nous effectuons deux tours de pistes... Nous sortons des USA pour entrer au Canada. Sous l'œil amusé des officiers impériaux, nous faisons illico demi-tour pour nous présenter au poste de leurs copains américains, mais en venant du Canada cette fois, et cela change tout ! Ils nous valident une nouvelle entrée pour 90 jours, soit jusqu'à fin août, avant de nous laisser enrouler leur pilier de barrière pour sortir des USA et entrer pour de bon... Au Canada!
Trois heures et quelques turlupitudes plus loin nous sommes donc libres de circuler sur tout le continent nord américain pour encore 3 mois.
Mais que ferons nous de cette nouvelle liberté de date ?
Deux mois d'été, c'est largement assez pour pousser le voyage jusqu'en Alaska... Ou pas !
La vie en RV ! (Mise en vente du Camping car)
Deux mois déjà que nous visitons les parcs nationaux de l'ouest des USA, tous plus grandioses et surprenants les uns que les autres.
Notre ESTA (visa) prenant fin dans un mois, il est temps pour nous de "passer le relais". Notre RV (camping car) est donc à vendre. Il sera disponible mi juin à Seattle, Washington.
C'est une bonne opportunité de visiter l'ouest américain ou pour transiter vers l'est en été, via les parcs et les plaines à la découverte de la nature ou/et de la musique ou/et du rodéo dans les nombreux festivals qui fleurissent en cette période. L'enregistrement comme l'assurance du véhicule sont très simples.
Avis aux amateurs : Contact@kelico.fr
Caractéristiques techniques :
Modele : Tioga Montara,
Longeur : 24 pieds soit 7.3 mètres.
Plateforme : Ford E350 Econoline de 1991, 72000 miles, 6 pneus neufs, aucun frais à prévoir.
Équipement :
- 6 couchages (2 lits doubles fixes + 1 lit double sur table à manger convertible)
- Cuisine, salon, coin repas, douche, toilettes, nombreux rangements intérieurs et extérieurs.
- Frigo 200L
- Gaziniere 4 feux + four, Hotte d'extraction,
- Double évier,
- Climatisation véhicule + habitacle,
- Chauffage,
- Eau chaude et froide sous pression,
- Circuit 12V - 110v
Tous les équipements comme le véhicule sont en parfait état de marche.
Prix demandé : 7700 euros.
D’un CDD à l’autre…
Nous avions mis de coté nos douillets Contrats à Durée Indeterminée, pour partager sur un voilier deux années vagabondes de Congés à Durée Déterminée. Malgré les découvertes et les rencontres, malgré les copains qui prolongent l'expérience en Congé à Durée Indéterminée, nous posons à terre nos sacs remplis de souvenirs à tout jamais ou pour une durée déterminée. Qui sait ?
Car pour nous c'est fini ! Nous débarquons et passons la barre à Paul et Julie. Notre balade en bateau s'arrète là, sur le quai de Panamarina !
Mais quitte à faire escale aux Etats-Unis, nous pourrions y profiter d'un autre CDD sur quatre roues cette fois-ci. Affaire à suivre donc...
And The Winners are : Rosa, Julie & Paul !
Après un essai concluant, les heureux jeunes parents candidats au titre d'"armateurs amateurs", viennent de se porter acquéreurs de notre fier destrier. L'affaire sera réglée dans quelques semaines ou quelques mois, tout dépend de la célérité des banquiers.
Exit donc, la remontée face au vents et aux courants dominants qui nous faisait si peur, pour nous et notre matériel. Nous restons barboter dans les eaux poissonneuses du Panama et fourbissons nos bagages d'activités nautiques en attendant de poser à nouveau notre sac à terre !
Le roi des alchimistes : pris en otage !
En 13 mois de navigations et de découvertes tout azimut, nous en avons vu des alchimistes !
Rien qu'à bord, les deux garçons planchent sur la transformation du "Quartz de Pacaya" en "Diamants du Nil" ou du "Bronze de marine" en "Or en barre".
A Tobago, SpeySide Bay, nous avions découvert comment transformer l'eau en gazole juste avant de nous ruer sur le robinet pour arrêter cette catastrophe. L'eau y était plus cher que le diesel, certes franchement cadeau.
Au Marin en Martinique, Caraïbes Gréement transforme chaque jour par centaine, de mini-billes de téflon de la taille de grains de poivre en monnaie sonnante et trébuchante : à un euros la bille, quand un chariot de mât en compte un demi-millier.
Au chantier Magdalena, le fils du très conciliant dirigeant Abel a repris les rennes depuis quelques années. Nous passons une bonne semaine de travaux, une attention de tout les instants nous permet même d'avoir des ouvriers pour travailler sur notre coque, sans quoi nous y serions encore.
Le samedi , nous remettons à l'eau, pressés de retrouver notre chez nous et de mettre ainsi un terme à une longue semaine d’hôtel et de restaurants dispendieux. Le bateau descend au raz de l'eau, mais le Travelift s'arrête juste avant qu'il ne flotte ! Panne moteur ? Problème majeur ? Non ! Le chef de chantier aux commandes nous indique qu'à ce stade nous devons nous rendre au bureau pour régler la facture ! Et c'est Boris qui s'y colle, loin d'imaginer la suite de l'aventure.
"Le fils Abel me reçoit dans son modeste bureau et me présente une facture identique aux prévisions. Le polishage du bateau, partiellement réalisé est facturé au tarif initial et le prix des fournitures est ajusté pour coller au devis, les jours non travaillés sont bien évidemment facturés...
Je proteste et me vois opposer un discours probablement rodé depuis longtemps :
- Xénophobe : Les français sont tous des râleurs et je suis le dernier qu'il accepte sur son terre-plein boueux. C'est sûr qu'on n'est pas des moutons et qu'on a du mal à payer un polishage 366$ alors que les gars ont travaillé au maximum 10 heures. Soit 36,6$ de l'heure, dans un chantier où les ouvriers sont payés 1200 Quetzal par mois. Soit 120 euros pour 8 heures de travail 6 jours sur 7, avec 15 jours de congés annuels !
- Dédaigneux : Notre bateau pourtant en très bon état, aux dires d'expert, ne méritait pas qu'il lui consacre le temps que ses ouvriers y ont passés. Sa méthode à lui c'est le sablage systématique, évidemment c'est plus cher. De plus, j'étais là pour vérifier que des ouvriers travaillaient effectivement sur mon bateau, à 20$/jours le stockage, il vaut mieux que cela avance !
- Vexé : Lorsque je lui demande une ristourne de 200$ qui me semble être le minimum nécessaire à une poursuite de la discussion, il m'accorde en pleurant un discount de 600Q soit 60 euros !
- Menaçant : A cours d'argument et voyant que je ne bouge pas de ma position, le commerçant me précise qu'ici nous sommes au Guatemala et que ses méthodes sont des « méthodes Guatémaltèques »... Je n'ose imaginé ce qui est sous-entendu, mais lui demande tout de même s'il s'agit là de menaces. Car ici, la « méthode guatémaltèque » s'affiche chaque jour dans les 6-7 premières pages des quotidiens : armes à feux et exécutions sommaires par dizaines.
- Rassurant : Il ne s'agit pas là de menaces, mais si je ne paye pas la facture qu'il refuse toujours de modifier, il nous remet à terre et augmente bien sûr, ses charges, des jours de stockage et de la mise à l'eau ratée, jusqu'à notre règlement ! Voici donc un des autres aspects de la « méthode guatémaltèque » : le kidnapping !
- Voyou : Une fois sa pensée précisée, les options qu'il me reste pour négocier sont faibles : PAYER. J'obtempère donc en jetant de dépit ma carte bleue sur son bureau poisseux. Sauf que ce bon monsieur ne prend pas la carte bleue ! Seulement du cash ! Voilà pourquoi aucune TVA ne figure sur la facture !
- Arrangeant : un ami à lui peut éventuellement prendre notre paiement en carte, moyennant 7% de frais : une « tradition guatémaltèque » ! C'est HORS DE QUESTION.
- Escroc : Les traveller’s chèques, achetés en France et jusqu'ici parfaitement inutiles, débloquent la situation. Mais nous n'en avons pas assez. Je calcule donc le taux de change appliqué pour répartir le montant entre Dollars et Quetzals. Celui-ci est de 7,65Q/$ au lieu des 7,98Q/$ sur le marché des devises... Encore 4,13% vite gagnés, il revoit son taux de mauvaise grâce à 7,90Q/$ ! Acceptant de modifier ce « taux de change guatémaltèque » bien différent du taux des marchés, au terme de 2h30 de négociations."
Le fils Abel possèdent donc bien des cordes à son arc d'alchimiste. D'un coup de souris, il convertit ses ouvriers mayas en ingénieurs américains, une facture en gabegie, mais surtout et c'est là sa plus grande réussite : ses ex-clients en vaches à $ !
Chantier : Ne passez pas par la case « Départ »… Allez directement sur la case « Chantier »
Il faudra une semaine de travail pour faire de menues réparations et peindre les dessous de notre monture soit deux couches de cette peinture pleine de cuivre censée protéger notre coque de l'attaque des algues et des coquillages.
Bref, notre bateau fait peau neuve pendant que nous patientons à l'hôtel!
Les grands en profitent pour s'avancer dans leur travail scolaire toujours via internet. Keliane en profite pour peaufiner sa technique de retournage de restaurant entrecoupé de nage avec brassard. Silvia court après sa fille et soutient ses grands quand ils doutent de l'utilité du CNED, ce qui revient assez souvent quand même. Boris lave le bateau du sol au plafond, pour une fois qu'il l'a pour lui tout seul, effectue les réparations qui traînaient depuis des mois et vide finalement sa Todo List.
Les parents rêvent d'une salade, les enfants de retrouver leur monde... L'hôtel n'est pas une prison, loin de là, mais on est quand même mieux chez soi.
Jour de rentrée.
Pas de Cned aujourd'hui, mais récupération et rangement.
De toutes les façons, nous n'avons pas reçus les cours. Le rectorat bloque toujours notre autorisation nécessaire à une scolarisation "normale". Nous devrons composer dans un premier temps avec les cours en ligne, fort bien fait d'ailleurs.
Kafka n'a rien inventé.