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Amérique Centrale

Guanaja jusqu’au limite du Canon !

Nous poursuivons notre route vers l'Est, déjà 150 milles depuis Livingston soit plus de 2 degrés. Hier nous avons promulgué une nouvelle heure, le soleil se couche à nouveau à 18h et se lève de nouveau vers 6h, amplement assez tôt. Les Roxanettes nous soupçonnent de rébellion avant d'adopter notre mesure. Nous les quittons dans la foulée, dans la baie de Port Royal, après une agréable semaine de navigation de concert. Nos routes devraient à nouveau concorder dans quelques dizaines de jours aux San Blas. Une fenêtre météo inespérée va nous permettre de rejoindre Cartagena au portant. C'est une chance inouïe de pouvoir faire 700 milles plein Est à la voile, là où souffle en temps normal un puissant zéphyr de 25 nœuds, d'Est en Ouest, pile dans l'axe de la route. En milieu d'après-midi, après une longuette navigation au portant, nous faisons du carburant sur une "île station essence" avant de mouiller sous les feux du couchant devant une "île hôtel", Graham's Place, magnifique et déserte. Au réveil, nous empruntons le "dinghy Channel" qui coupe Guanaja en son milieu. La balade est splendide, mais notre Canon Ixus pourtant parfait, n'arrive pas à corriger le contraste. Sur une rive l'hélicoptère, posé à côté d'une plage bordée de cocotiers ainsi que d'une demeure tout confort voir plus, fait face au bidonville sur pilotis, insalubre, délabré et surpeuplé. Notre compact corrige à merveille, le bleu du lagon, le jaune presque blanc du sable chauffé à fondre et le vert tendre des collines balayées par le vent. Il balance les couleurs et l'exposition, recadre et corrige comme un chef les grossières erreurs de ses piètres utilisateurs. Mais pour ce contraste là, notre bijou de technologie n'a pas de solution !

Rouatan: l’isola dei contrasti.

Ancoriamo insieme ai nostri compagni di viaggio ai bordi della spiaggia West End e ci immergiamo con pinne e maschera nelle acque calme della barriera corallina. Ecco un bel ritorno nell'acqua salata con un primo bagno tutto colorato. A terra l'ambiente cambia rispetto a Utila: il villaggio e' pulito e piacevole. Le strade non sono piene di junkies in groppa sui loro cavalli metallici indiavolati. I vicoli non sono bordati da bialere puzzolenti. Solamente qualche bar accogliente bordeggia la grande passeggiata lungo la spiaggia. Ma questo eldorado per americani solfati manca di sapore. Proseguiamo la nostra rotta verso French Harbour, un porto di pesca dove l'armata dei pescherecci maschera difficilmente la miseria degli abitanti. La laguna e' un deposito di rifiuti e la mangrovia ha, da molto tempo, depositato il bilancio sotto le montagne d'immondizia. Piegate in due nei loro canali, le lavandaie cercano di ridare vita a dei vestii affaticati. Le baracche in secondo piano, umide ed in rovina, rendono l'idea delle pessime condizioni d'igiene che regnano qui. Ma in mezzo a questo quartiere povero, primeggia il miglior supermercato che abbiamo visto in America Centrale! A chi saranno mai destinati questi prodotti di lusso importati ed inaccessibili? A quel hotel per miliardari impiantato a meno di 500 metri dalle favelas? A quel ricco proprietario che ha atterrato in elicottero all'estremità della spiaggia privata della sua superba villa, costruita in riva alla laguna? Probabilmente si, ma che importa, le donne dell'equipaggio ne approfittano per comprare l'introvabile : una padella, del cioccolato Lindt, del formaggio francese e del Parmigiano Reggiano!

Rouatan, île de contrastes.

Nous mouillons de concert avec le Roxanna au bord de la plage de West End et trempons nos palmes, masques et tubas dans les eaux calmes de sa barrière de corail. Voilà un agréable retour à l'eau salée avec une première plongée toute colorée. À terre l'ambiance change d'Utila : tout et propre et agréable. Les rues ne sont pas pleines de junkies à califourchon sur leur chevaux de métal endiablés. Les ruelles étroites avec un caniveau à ciel ouvert pour seul trottoir n'ont plus cours. Seuls quelques bars accueillants bordent la large promenade le long de la plage. Cet eldorado pour américains azotés manque d'ailleurs un peu de saveur. Nous poursuivons notre route vers French Harbour, un port de pêche à la crevette ou les armadas de chalutiers rutilants peinent à masquer la misère des habitants. La lagune n'est ici qu'une poubelle tandis que la mangrove a, depuis longtemps, déposé le bilan sous des montagnes d'immondices. À quatre pattes dans les canaux transformés en caniveaux, les lavandières tentent de redonner leurs couleurs d'origine à des vêtements fatigués. Les baraquements en arrière plan, saturés d'humidité et délabrés donnent la mesure de l'insalubrité qui règne ici. Mais au milieu de ce bidonville, trône le meilleur supermarché que nous ayons vu en Amérique centrale ! À qui peuvent être destinés ces produits de luxes, importés et inaccessibles ? À cet hôtel pour milliardaires implanté à moins de 500 mètres des favélas ? À ce riche propriétaire qui vient d'atterrir en hélicoptère a l'extrémité de la plage privée de sa superbe villa, construite en bordure de lagon ? Probablement oui mais qu'importe, les filles en profitent pour acheter l'introuvable : des torchons, une poêle, du chocolat Lindt, du Brie de Meaux et du Parmigiano Reggiano !

Utila, voilà une île bien mal nommée !

InUtila d'en dire plus !

Back to the ocean !

Levés dès l'aube, nous glissons sur les eaux calmes du Rio Dulce portés par le courant vers l'océan (normal c'est un fleuve, t'as déjà vu un fleuve gravir les échelons... Ah si, t'as raison, dans One Pièce évidemment!). Nous passons en revue les merveilles qui nous avaient apaisées à l'arrivée, alors qu'Ernesto menaçait. Des aigrettes grandes, moyennes et petites, blanches ou grises, des perroquets et des toucans multicolores, quelques magnifiques pêcheurs ou apprêtées écolières nous croisent et nous saluent. Les enfants finissent tout juste leur évaluations quand apparaît la ligne d'horizon. Avec le Roxanna, nous effectuons les formalités de sortie du Guatemala avant de passer la barre du fleuve, un haut fond à deux mètres, plus problématique pour eux et leur profond quillard que pour nous qui calons 4 pieds. Ceci fait nous nous retrouvons pour un plouf salé sur la plage des Très Puntas. Mais les tronçons de sable sont au choix très sales ou gardés par des chiens méchants. Qu'à cela ne tienne, nous nous baignerons depuis le Valpar. Oh, surprise, l'eau n'est pas tout à fait salée! Nous sommes pourtant bien dans l'océan, mais le fleuve glisse ici en une nappe limoneuse et froide de deux mètres d'épaisseur, sur l'eau chaude, claire et salée en contrebas dans laquelle paissent les poissons coralliens. Nous profitons donc une dernière fois de l'eau fraîche et douce du bien nommé Rio Dulce!

Hasta la vista Guatemala.

Finies l'eau douce, les parties de volley et les soirées avec les copains. Finie Fronteras bruyante et sale, si charmante au demeurant. Bonjour l'eau salée et l'immensité de l'ocean. Hasta la vista Guatemala, vamos a Panama !

FestIzabal : un bien joli final.

Nous finissons en beauté notre tour de lac par une visite auFestIzabal. Les enfants organisent une partie de cache-cache dans le fortin avec les filles des Delphis et Roxanna. Les adultes profitent de la musique et des danses traditionnelles... Ou pas! Tout le monde se retrouve pour l'impressionnante partie de pelote maya. Coups de coude, coups de genoux, glissades et retournement, les joueurs font preuve d'une belle habilité sur le terrain pentu et détrempé. on attendait tous avec impatience la décapitation du vainqueur, mais les temps ont changés depuis la grandeur de Tenoctitlan. À la partie de pelote succède un jeu de hockey, toujours dans la boue, les joueurs toujours lourdement vêtus, toujours sous le chaud soleil de ce début d'après-midi tropical. La balle enflammée passe de crosse brûlante en crosse incandescente jusqu'à ce qu'elle atterrisse au milieu du public affolé. Nous avions découvert à Chichen Itza l'immense jeu de pelote cérémoniel intimement lié à la culture sacrificielle azteco-maya. Cette partie de pelote grandeur nature conclut en beauté notre découverte du monde maya, il est temps pour nous de quitter le Guatemala.

Deny’s beach : la passagère clandestine!

Ce matin, nous avons remonté une rivière enfouie dans la forêt. Génial de pouvoir se balader au milieu des singes, des fleurs, des crocodiles invisibles, des cactus et de cueillir les fruits à même les arbres pour faire un picnic improvisé ! Sauf que la végétation est vraiment dense cette fois ci et que la progression n'est pas du tout aisée. Eliott et maman sont aux pagaies, papa à la machette dégage le passage à l'étrave, Kicco comme Keliane critique la conduite. Arrive un tronc imposant partiellement écroulé au dessus de l'étroit cours d'eau, simplement retenu par les lianes qui enserrent ses cotés. À peine effleuré, le bout de bois, rongé par les termites, tombe en poussière dans l'annexe... Du bois partout, les termites et les araignées créent l'épouvante et la situation d'urgence difficile à maîtriser. Chacun dégage se qu'il peut, pas facile de faire le ménage quand chaque débris par en poussière à peine touché. Le soir, papa prépare l'annexe pour débarquer à terre découvrir une nouvelle plage, un nouveau resto, un bel endroit : Deny's Beach. À quarte pattes dans la barcasse, il s'escrime à gonfler les boudins, ranger, nettoyer, avant de contentement sur son séant se poser. De la main il effleure le boudin bien gonflé ainsi qu'une énorme mygale bien poilue, passagère clandestine embarquée ce matin. Frayeur, photo et assassinat précèdent un interrogation : a-t-elle embarqué seule ?

Las bocas d’El Rio Polochic

Nous poursuivons notre tour du lac Izabal en visitant un de ses affluents : le Rio Polochic. Nous laissons les vaisseaux mères ancrés à l'embouchure et remontons en chaloupe le cours de la rivière. Les berges sont couvertes d'une dense végétation au sein de laquelle nous découvrons quelques spécimens inconnus : le petit fruit d'une liane, orangé et sucré, des fleurs au look de moulins vent, des orchidées par milliers. Les singes hurleurs emplissent l'air de leurs basses vibrations vocales. De loin en loin, nous les observons se prélasser à la cime des arbres, bras et jambes ballantes de part et d'autre d'une haute branche. Il est tard, nous coupons par une autre voie du delta, croisons des vautours disgracieux, des éperviers magnifiques et nous retrouvons tous à bord pour partager, qui une pâte, qui un rhum guatémaltèque : de l'excellent Zacapa.

Nickel la ville du nickel!

4 heures de navigation au moteur nous mènent à El Estor, bizarrement situé à l'ouest du Lago Izabal. Une bourgade guatémaltèque que nous imaginions insalubre, voire au mieux boueuse, et qui se révèle incroyablement propre, bien tenue et bien équipée... Les larges avenues abondemment éclairées son soigneusement pavées. La mairie est neuve, les églises aussi. Même les quartiers reculés son propres et les jardins soignés, bénéficiant probablement de la manne que représente la mine du précieux minerai en activité à moins de 2km. Hasard ou coïncidence, il se trouve que la ville du nickel est... nickel.